Pourtant je m’étais levé de bonne humeur mais ça a vite dérapé.
Il tombe des cordes. C’est une journée importante au bureau. Je n’ai plus aucun pantalon propre hors mis mes jeans, je me rabats donc sur une robe. Nina commence à râler parce que j’ai « trop de la chance d’être en robe » alors que je lui ai mis un jeans. J’ai beau lui expliquer que, vu le temps, c’est plutôt elle qui a de la chance, elle continue à bouder. Je n’ai pas le temps de me maquiller il faut qu’on parte, de toutes manière vu la pluie ça n’aurait pas servi à grand-chose.
Ce matin je dois aussi emmener Charlie à la crèche, ce qui veut dire que j’ai un long trajet à faire car la crèche de Charlie est toujours à côté de notre ancien appartement. Pour sa dernière année on n’a pas voulu (et on n’aurait surement pas pu) le changer. Résultat : 20 minutes de métro et 10 minutes de marche. Comme Charlie n’est pas un fana de la marche et que la poussette dans le métro c’est vraiment trop galère, j’ai pris l’habitude d’utiliser une trottinette. Il monte à l’avant et moi à l’arrière. C’est Nina qui la prend au début jusqu’à son école et après c’est à notre tour. Mais ce matin Charlie râle, il veut prendre sa petite trottinette à lui. « Non, non mon cœur ça va pas être possible ». Tout le monde râle dans l’ascenseur et Nina commence à avoir peur d’arriver en retard.
Il pleut, le parapluie que j’ai attrapé en partant est tout cassé d’un côté, en bonne mère, je laisse le bon côté à Charlie, je suis trempée. On arrive à l’école à temps mais là je me rends compte qu’on a oublié de prendre le cartable de Nina. Je dois retourner à la maison pour chercher son cartable et la gardienne ne veut pas que je laisse Charlie dans le hall de l’école en attendant alors que pour une fois lui voulait bien.
On repart donc tous les deux sous la pluie en trottinette chercher le cartable, on le rapporte à l’école toujours sous la pluie puis direction le métro qui n’est pas tout près. Charlie sympa m’encourage en chantant « Bravo maman bravo maman bravo ». Le premier métro est bondé, j’essaye de négocier de monter à l’avant avec le chauffeur mais bizarrement l’idée n’a pas l’air de le tenter. Ca a peut-être un rapport avec ma tête : je suis trempée, les cheveux plaqués sur le visage ou avec notre attirail : la trottinette, le parapluie qui goutte sur mes chaussures, mon sac de sport (le mardi midi je vais au sport pendant ma pause dej), Charlie mouillé qui chante toujours « bravo maman bravo maman bravo ». Finalement on prend le métro suivant, je plains silencieusement nos voisins de voyage pour les mêmes raisons que celles citées au-dessus. Il fait une chaleur humide et odorante dans le métro, hum j’adore…
Je largue mon fils à la crèche, tout content de trouver enfin un abri sec et ses copains. Et je repars en trottinette jusqu’au bureau. J’arrive trempée autant par la pluie que par la transpiration, les cheveux toujours plaqués sur le visage, mes chaussures à talon et mes collants éclaboussés de boue, pas maquillée. Bref très classe. Et bien sûr j’arrive en même temps que mon DG…
Je pense que cette matinée méritait bien son titre de "Vie De Merde" mais maintenant que j'ai vidé mon sac ça devrait aller mieux. Et sinon vous ça va ?
